150 jeunes colombiens formés à la caféiculture

En Colombie, un pays marqué par un long conflit, un projet de Collibri Foundation et ses partenaires a fait émerger une nouvelle génération de caféiculteurs entre 2018 et 2022. Cette initiative a incité 150 jeunes de neuf municipalités de Santander à privilégier la culture locale du café plutôt que l’exode rural. Les premiers bilans de ce programme, qui dépasse le cadre d’une simple formation, s’avèrent très prometteurs.

Le défi de la caféiculture en Colombie

La culture du café en Colombie présente un défi particulier pour les jeunes : l’attente de trois ans avant les premiers revenus peut sembler longue, incitant beaucoup à partir vers les villes pour gagner de l’argent plus rapidement. Cependant, le secteur offre de réelles opportunités, notamment pour assurer la relève des cultivateurs, dont l’âge moyen atteint 58 ans. Notre projet vise à former ces jeunes aux techniques durables de culture du café, leur ouvrant ainsi des perspectives d’avenir concrètes dans leur région d’origine.

Les objectifs ambitieux du projet

L’initiative avait pour but de former 150 jeunes aux compétences techniques de la caféiculture, principalement par la pratique. Au-delà de l’acquisition de compétences, le projet visait à leur assurer un revenu, à développer leur autonomie et à renforcer leur attachement à leur communauté locale.

Une approche concrète et soutenue

Chaque jeune agriculteur a reçu un terrain familial pour planter 1 500 caféiers par an pendant trois ans. Le projet leur a fourni :

  • Des semences de qualité
  • Une assistance technique continue
  • Une formation aux méthodes de fertilisation
  • Du matériel pour des pratiques respectueuses de l’environnement

Des résultats qui dépassent les attentes

En quatre ans, nous avons réussi à former une nouvelle génération de caféiculteurs entreprenants. Les résultats sont tangibles sur plusieurs aspects :


Un fort engagement des jeunes
 : 93,4 % des participants voient désormais la caféiculture comme un véritable projet de vie, plus gratifiant et rentable que la migration.


Un ancrage territorial renforcé : plus de 90 % des jeunes
, dont 96 % de femmes, souhaitent rester sur leur plantation et accroître leur production, assurant la durabilité du projet et contribuant à l’autonomisation économique des jeunes femmes.


Une productivité améliorée :
sous l’impulsion des jeunes, les densités de plantation ont augmenté de 12 %, entraînant une hausse des rendements et des revenus. Les volumes de vente ont progressé d’environ 27 %.


Une adaptation numérique inattendue :
la pandémie, survenue pendant la phase d’implémentation, s’est avérée une opportunité inattendue. Elle a accéléré l’adoption d’outils numériques par les jeunes, notamment pour la gestion en ligne des calendriers de plantation, développant leurs compétences digitales précieuses pour l’agriculture moderne.